Compte-rendu : Cyberdémocratie, de Pierre Lévy

Les communautés virtuelles locales, ou collectivités ingénieuses, consignent et organisent l’intelligence collective locale pour le profit de tous. Ces agoras virtuelles s’ajoutent aux initiatives de villes digitales pour illustrer la cyberdémocratie naissante. Les gouvernements électroniques visent à faciliter les demandes d’information et leurs transactions avec les citoyens. La prestation de services remplace la relation d’autorité traditionnelle. Des sites commerciaux et à but non lucratif abondent pour informer le citoyen et en assurer sa pleine participation à la vie politique. Des initiatives sont lancées pour éradiquer la fracture digitale. Ce fossé numérique mine l’apprentissage collectif et freine l’émergence d’une conscience citoyenne supérieure.

Déjà, les bases d’un gouvernement mondial sont jetées grâce aux institutions et accords internationaux. Cette mondialisation est décriée pour son approche corporatiste et détachée des soucis du contrôle des inégalités sociales. Pourtant, la cyberdémocratie de Pierre LEVY passe invariablement par une intégration planétaire et sera implantée dans un contexte de lutte contre l’exclusion. Les plus nantis peuvent faire valoir leur vision par leurs choix de consommation, d’investissement et leur décisions de carrière. Également, « les processus technologiques, économiques, sociaux et écologiques d’échelle planétaire ne pourront être équilibrés que par une loi et une justice de même échelle (p.181). »

Comment fonctionnerait cet état transparent mondial ? Puisque l’État « garantit la Loi et que la Loi rend irréversible les progrès moraux de l’humanité (p.196), » il se doit de « perfectionner l’intelligence collective […et d’] être une fenêtre sur le savoir humain (p.200). » Les structures de l’État cyberdémocatique assureront un espace public informé, des délibérations politiques et des structures législatives transparentes ainsi qu’une administration civile accessible et ouverte. Les trois piliers de cet état reposent sur une administration de la justice, une réglementation financière visant une redistribution des ressources puis un pilotage responsable de la biosphère dans son ensemble.