Google écologique ?

Un chercheur en physique américain déclare que deux recherches dans Google émettent autant de CO2 que de faire chauffer l’eau d’une bouilloire pour se faire du thé et… la Toile s’emballe. La planète Web ne parle plus que ça.

Il est vrai qu’un petit pied de nez au Big moteur de recherche californien, grand conseiller vert d’Obama, détenteur d’un campus couvert de panneaux solaires et envahi d’employés à vélo, a un petit côté plaisant…  Mais franchement…

Google et ses 7g de CO2

Pour commencer, de quoi parle-t-on ? D’où viennent ces 7g de CO2 ? Comment diable notre physicien a-t-il réussi ce calcul ? Alors que le secret des algorithmes de recherche de Google est aussi bien gardé que la recette du Coca Cola, comment savoir ce que déclenche une requête ?  Comment savoir si quand je cherche « Google bouilloire » sur Google je déclenche un tour de la Terre sur fibre optique avant d’obtenir une réponse ou seulement quelques échanges entre deux ou trois serveurs ? Est-ce que dans cette empreinte carbone, notre chercheur intègre la pollution associée à la conception et à la fabrication des machines ? Bref, jusqu’où va-t-il dans sa mesure ?

Evidement, Google se défend : c’est 0,02g. Nos datacenters sont ‘carbon neutral’. Une empreinte carbone neutre ? Waow. Par quel miracle ? Des tas de bénévoles pédalent pour faire fonctionner les machines ? Et personne ne les refroidit ? En fait, Google dit y arriver en augmentant son efficacité énergétique, en utilisant des énergies vertes et … pour certaines incompressibles émissions de CO2, il assure investir dans des projets écolos. Chacun pense ce qu’il veut de la compensation carbone, mais en tous cas, cela n’évite pas l’émission de CO2. Qui plus est, Google joue à « c’est pas moi, c’est eux », ajoutant que ce sont les PC des utilisateurs qui expliquent sans nul doute les 6,98g restant… Nostra culpa, nostra maxima culpa!

Bref, plutôt que de discuter du poids de CO2 émis par une requête Google, lisons un peu. Je propose le 2e exemplaire du rapport Greenpeace sur l’impact des produits électroniques sur l’environnement. Parce que les nouvelles sont plutôt bonnes. Pression des consommateurs et impact sur l’image obligent, le secteur IT bouge. Les constructeurs excluent de plus en plus le PVC et les retardateurs de flammes bromés des PC portables. Ils sont tellement attentifs à la consommation électrique et à l’utilisation de produits chimiques toxiques qu’ils en viennent à prendre de l’avance sur les législations et les normes (RoHS, EnergyStar).

Alors, tant mieux si les certitudes de Google sont un peu ébranlées. Et si Big moteur de recherche est contraint de faire encore davantage pour l’environnement. Mais, nous avons tous beaucoup fait tourner les serveurs pour tous ses blablas sur 7 petits grammes de CO2… Alors, surfons utile